La Mairie / Le vase d'Armancourt

Le vase post-Rubané, trouvé dans l'Oise, à Armancourt.

L'objet le plus curieux retrouvé à Armancourt est très certainement le vase reproduit içi, car il n'est pas d'un modéle connu. Seul, à notre connaissance, un vase du même genre a été retiré à Paris du lit de la Seine, au cours des draguages effectués au-dessous du Pont Neuf, il y a bon nombre d'années, et reproduit par Peigné-Delacourt dans son ouvrage sur "Les Normands dans le Noyonnais" paru en 1868.
Ce vase est en terre grise très résistante paraissant avoir été fait au tour; il mesure 137 mm de hauteur et 112 mm de largeur à la panse; le col, qui a un diamètre d'ouverture de 63 mm, est orné de dix sillons presque parallèles, en spirale, grossièrement exécutés à l'aide d'une pointe.
Le corps du vase carénéet à base conique. Il est orné de douze séries de trois traits serpentiformes parallèles, distants de 2 mm, partant de la base du col et s'arrêtant à 50 ou 60 mm de l'extrémité conique.
Les traits de chaque séries sont plus ou moins gravés dans l'argile et l'ont été simultanément à l'aide d'un outil spécial à trois pointes, car on distingue parfaitement les points de contact de l'outil imprimés sur l'argile crue à la base du col.
Ces dessins linéaires ont été exécutés sans aucun respect pour la symétrie, mais donnent un certain cachet à ce vase, de même que les deux anses percées et à trou très fin (1 cm d'ouverture) que l'on voit de chaque côté de la partie supérieure de la panse.
Ces anses permettaient d'y fixer une corde ou une lanière destinée à suspendre ce récipient apode; malheureusement l'une des deux anses a été décollée, probablement par la drague au moment de son extraction du lit de la rivière.
Sur le corps du vase et à l'intérieur du col, on remarque par endroits des taches de rouille (?) et de petits dépôts calcaires, témoins indiscutables de son long séjour dans la rivière.
Mais il est bien difficile de dater ce vase (1), par manque d'objets de comparaison.
Sa forme à base conique qui rapelle celle si typique des vases de l'Age du Bronze, et le peu de développement des anses pourraient le faire classer à l'extrème fin du néolithiquecomme à l'Age du Bronze.

Note de Marcel Hemery (1927)

(1) Depuis, la datation au carbone a permis de préciser l'époque, ce vase a été réalisé dans la première partie du 5ème millénaire avant notre ère.


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